Dans les villes où la population décroît, il y a naturellement une forte baisse des loyers, surtout de ceux de quelque importance. Les grandes et belles maisons n’ont que peu de valeur dans les petites villes stationnaires ou dans les villages un modeste bourgeois peut alors se loger dans le vaste hôtel d’une ancienne famille seigneuriale. Il en est de même aussi dans les grandes villes pour les quartiers qu’abandonne la mode et que le commerce ne recherche pas les galetas s’y installent dans des palais, formant un attristant contraste d’intérieurs sordides dans des murs d’une architecture imposante ou élégante. Quoi qu’il en soit, la baisse des loyers dans les rares villes qui déchoient ne profite qu’à bien peu de gens ; il en est autrement de la hausse, qui nuit presque à tout le monde.
Relativement à la répartition des richesses, qui est l’objet de ce livre, l’accroissement rapide des villes a ce double effet, ou du moins il l’a eu dans le passé il augmente considérablement la fortune et les revenus des propriétaires urbains, il accroît les charges des rentiers ou des ouvriers pour leur logement. Ainsi de ces deux manières il rend plus grand l’écart entre les conditions des hommes.
La hausse des terrains est particulièrement énorme. Un rapport fait en 1826 par Daubenton, inspecteur général de la voirie de Paris, sur les entreprises de construction dans la capitale de 1821 à 1826, fixe comme il suit le prix moyen du mètre carré à cette époque dans différents quartiers dans le deuxième arrondissement, le plus recherché, le prix du mètre variait de 160 à 450 fr. dans le neuvième, de 18 à 210 fr. dans le huitième arrondissement le maximum était de 53 fr. Il y a quelques années on estimait à 900 fr. le prix du mètre dans le deuxième arrondissement, à 720 fr. dans le premier, à 391 fr. dans le sixième. Mais les maxima sont aujourd’hui bien plus élevés que ces chiffres. Les terrains de l’avenue de l’Opéra se sont vendus couramment, il y a quatre ans, 1, 800 fr. le mètre ; on évalue à 2, 000 francs le mètre, les terrains qui vont se trouver autour du nouvel Hôtel des postes. Dans les avenues encore en