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PRÉFACE



On parle beaucoup depuis quelque temps de ce que l’on est convenu d’appeler la question sociale. Nombre de personnes proposent ce qu’elles croient des solutions. Parmi les esprits les moins doués d’imagination et les plus sceptiques, il n’en est guère qui ne disent qu’ « Il y a quelque chose à faire. »

Le mot de socialisme redevient à la mode et l’on s’en effraye moins. Les variétés de socialistes abondent : les socialistes anarchistes, les socialistes progressifs ou opportunistes, les socialistes de la chaire ou économistes socialisants, les socialistes chrétiens, etc.

Tout ce monde paraît convaincu que, d’après les seules lois naturelles, la répartition des richesses s’opère très mal, très peu équitablement dans les sociétés modernes. « Les riches deviennent chaque jour plus riches, écrit-on, et les pauvres chaque jour plus pauvres. » L’industrie crée le paupérisme ; l’abus de la concurrence aboutit au triomphe