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Page:Leroy-Beaulieu - Les Guerres contemporaines.djvu/70

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BIBLIOTHÈQUE DE LA PAIX

sérieux du travail n’a-t-il commencé, en Normandie, que vers août ou septembre dernier (1862), et dans l’Est vers le mois de décembre… L’Europe était arrivée à consommer 90,000 balles par semaine en 1860, et l’on comptait que les moyens de productions nouveaux porteraient à 100,000 balles au moins en 1861 la consommation hebdomadaire, lorsqu’est survenue la guerre américaine… Le stock actuel ne représente (pour toute l’Europe) que 360,000 balles d’Amérique… Les cotons étaient, il y a deux ans, d’une valeur de 70 à 80 fr. les 50 kilogrammes pour provenances d’Amérique ; au commencement de septembre dernier ils avaient atteint 350 fr. et même 360 pour redescendre à 275 en novembre et remonter à 300 en décembre. » (Moniteur du 27 janvier). Nous avons cité ces paroles d’un industriel éminent : assurément elles sont sujettes à contrôle : il y a sans aucun doute de l’exagération sur plusieurs points, spécialement sur les sommes que prélèvent les salaires dans la production cotonnière, soit en Europe, soit en France. Mais le mal que causa dans le vieux monde la guerre d’Amérique n’en est pas moins immense. Voici quelques autres détails qui le prouvent : « L’importation des cotons en Angleterre pour l’année 1863, a coûté 3 millions de livres sterling de plus que celle de 1861, à laquelle elle était, pour la quantité même, inférieure de moitié. » (Journal des Économistes, janvier 1864, page 118). C’étaient de plus, des cotons des In-