de la tour Charlemagne[1], à la basilique de Saint-Martin de Tours. Mais cette dernière, de date un peu plus ancienne, à notre avis, présente dans l’ensemble de ses détails une plus grande sobriété d’ornementation ses grosses colonnes demi-cylindriques recevant la retombée des arcs en croix sont surmontées de chapiteaux moins ornés mais présentant le même tailloir qu’à Cormery ; les angles de la salle de Saint-Martin, au lieu d’être cantonnés de colonnes cylindriques, le sont par des piliers rectangulaires dépourvus de chapiteaux et terminés par un simple tailloir ; enfin la coupole de facture plus irrégulière, plus primitive que celle de Cormery, a ses pendentifs simplement butés aux angles, à 1 m. 50 environ au-dessus des piliers. En résumé, les deux spécimens de la basilique de Saint-Martin de Tours et de l’église abbatiale de Cormery qui ont dû appartenir, le premier à la basilique construite par Hervé et consacrée en 1014 le second à une église dont la dédicace a été faite en 1054, présentent dans leurs détails quelques variantes qu’explique cette différence d’âge.
La comparaison de ces deux salles nous montre la transformation que subit, dans notre région, l’architecture de la fin du xe siècle et des premières années du xie. Cormery nous offre un bon exemple de la seconde phase de notre architecture romane tourangelle, phase qui s’affirma dans la première moitié de ce dernier siècle par l’emploi plus étendu de la colonne et des autres éléments décoratifs.
Passons au second étage de la tour Saint-Paul, nous examinerons ensuite certaines particularités qu’offrent ses faces extérieures.
Le même escalier fait accéder à ce second étage dont la voûte a disparu et qui, à l’heure actuelle, est fâcheusement exposé à l’air libre. Nous y trouvons les restes d’une autre salle également carrée dont les éléments existant encore appartiennent à la même période, c’est-à-dire à la première moitié, ou mieux, au second quart du xie siècle. Cette salle n’a conservé que ses fenêtres, intéressantes du reste, et la plupart des colonnes et colonnettes, qui décoraient ces dernières et l’intérieur de la salle. Leurs chapiteaux, par la conception et l’exécution, vraiment supérieures pour l’époque,
- ↑ Cette salle de la tour Charlemagne, malgré son classement comme monument historique, est encombrée par un énorme réservoir d’eau qui empêche absolument de la dessiner ou de la photographier. Nous regrettons de ne pouvoir en donner une figure.