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Jusqu’à la fin de son existence, malgré plusieurs dissensions, l’abbaye de Cormery conserva des liens avec Saint-Martin de Tours.

À la mort de l’abbé de Cormery, le bâton abbatial était déposé sur le tombeau de saint Martin, et le nouvel élu était tenu, en signe de sujétion, d’aller le reprendre[1].

Telles sont les notions historiques qu’il nous a paru indispensable de donner avant de procéder à l’étude des spécimens archéologiques de Cormery. Tous les restes romans existant encore dans les ruines de l’abbaye de Cormery ont fait partie de l’ancienne église abbatiale. Cette église se composait d’un important clocher formant façade (la tour Saint-Paul actuelle) ; d’une nef divisée en cinq travées, flanquée de bas côtés étroits qui se prolongeaient autour d’un chœur porté sur six colonnes. Ces bas côtés donnaient accès à plusieurs chapelles latérales et absidales. Un transept séparait la nef du chœur. Une vue de l’abbaye de Cormery de 1699 nous apprend qu’un second clocher plus petit surmontait le milieu de la croisée. À l’heure actuelle, une rue occupe la place de la nef, et les bas côtés sont englobés dans des constructions modernes.

Comme l’attestent les vestiges qui nous sont parvenus, ce monument, comme un certain nombre d’églises tourangelles,représentait un sanctuaire antérieur au xie siècle, restauré à cette dernière époque et durant les périodes suivantes. Plusieurs dessins de Gaignières, conservés a la Bibliothèque nationale, nous ont conservé le souvenir de différents tombeaux ornant encore au xviie siècle l’intérieur de cet abbatiale. De cet ensemble qui devait être si intéressant, il ne reste plus, indépendamment de la tour Saint-Paul, d’une chapelle gothique du chevet et d’une troisième tour appelée la tour Saint-Jean, construite en 1463, à l’extrémité du croisillon Sud pour fortifier l’abbaye de ce côté, que des vestiges en petit appareil, quelques ouvertures très anciennes et deux colonnes surmontées de curieux chapiteaux.

Parmi ces divers éléments, examinons par ordre de dates ceux qui intéressent notre étude, c’est-à-dire les restes romans.

  1. Abbé Bourassé, Hist. de l’abbaye et de la ville de Cormery, p. lviii.