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Nadia

Nouvelle Inédite
par


Le jeune lieutenant de dragons, Alexandre Naudin, avait suivi pendant un an l’excellent cours de russe que professe, à l’Ecole des langues orientales vivantes de Paris, M. Paul Boyer. Il savait la grammaire, la syntaxe et les lois compliquées de la phonétique russe. Il était capable de lire un texte facile, mais il parlait avec peine. Il décida de se perfectionner dans cette langue ardue, demanda et obtint un congé de trois mois pour un voyage d’études au pays des tsars. Il faut avouer qu’il était attiré aussi en Russie par les récits des camarades qui l’y avaient précédé et en avaient rapporté des souvenirs bien séduisants.

Alexandre Naudin avait des rentes suffisantes (il était fils d’Edouard Naudin, de la maison Leredu, Naudin, Jouaust et Cie, bonneterie en gros, à Troyes, le premier crédit de la place) pour se permettre de voyager agréablement sans être obligé de consulter à chaque fin de journée l’état de sa bourse.