Aller au contenu

Page:Les Œuvres libres, numéro 14, 1922.djvu/334

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

dans les journaux, je doute que j’y puisse ajouter rien d’utile. Cependant, s’il y a un point quelconque que vous désiriez éclaircir, je suis à votre disposition.

— Justement, il y a un point.

— Lequel ?

— Je désirerais savoir la nature exacte de vos relations avec miss Dunbar.

Le roi de l’or fit un sursaut, qui le dressa presque debout ; mais reprenant aussitôt son calme :

— Je suppose que, pour m’adresser une pareille question, vous en avez le droit, monsieur Holmes, et peut-être le devoir ?

— Supposons-le, fit Holmes.

— Eh bien, je puis vous assurer que mes relations avec miss Dunbar furent toujours celles d’un patron avec une personne à son service ; jamais je ne lui ai parlé, jamais je ne l’ai vue en dehors de la compagnie de mes enfants.

Holmes se leva.

— Je suis un homme très occupé, monsieur Gibson ; je n’ai ni le loisir ni le goût des conversations oiseuses. Bien le bonjour !

Notre visiteur s’était levé, lui aussi, dominant Holmes de sa haute silhouette dégingandée ; sous les touffes de ses sourcils brillait une flamme de colère ; un peu de couleur était montée à ses joues blafardes.

— Est-ce à dire, monsieur Holmes, que vous en restez là de cette affaire ?

— Du moins, monsieur, j’en resterai là avec vous. Je croyais m’être nettement exprimé.

— Très nettement, sans doute ; mais encore ?… Dois-je entendre que, s’agissant de moi, votre prix n’est plus le même ? Ou que vous reculez devant les difficultés de l’entreprise ? Vous me devez une réponse franche.

— Mon Dieu, si je vous la dois, la voici. L’affaire