Aller au contenu

Page:Les Œuvres libres, numéro 14, 1922.djvu/345

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— Oui, peut-être, à présent que vous me le faites remarquer, monsieur.

— Laissez un peu que je réfléchisse.

Ce disant, Holmes s’assit sur le rebord de la balustrade. Je voyais ses yeux mobiles darder d’un côté à l’autre leur regard interrogateur. Tout à coup, d’un bond, se remettant sur pied, il courut vers la balustrade opposée, tira de sa poche une loupe et se mit à examiner la tablette.

— Curieux, fit-il.

Sur le fond gris de la pierre tranchait un espace blanc qui pouvait mesurer tout au plus le diamètre d’une pièce de six pence : en y regardant de près, on voyait que la surface avait été ébréchée par un coup.

— Pour faire cela, dit Holmes, il a fallu un coup d’une certaine violence.

Et de sa canne il frappa plusieurs fois le rebord de la tablette, sans y laisser la moindre marque.

— Oui, l’on a dû taper fort, reprit-il. Et à un endroit bizarrement choisi. Non point par-dessus, mais par-dessous. Car, ainsi que vous le voyez, le coup a porté sur l’arête inférieure… Aussi les deux faits peuvent-ils n’avoir pas de liens entre eux, mais la coïncidence mérite qu’on la note. Je ne crois pas qu’il nous reste ici grand’chose à apprendre. Le sol, m’avez-vous dit, ne portait aucune empreinte ?

— Aucune. Il était d’ailleurs très dur.

— Alors, nous n’avons plus qu’à pousser jusqu’à la maison pour voir les armes dont vous nous avez parlé ; puis nous partirons pour Winchester car, avant de poursuivre, je tiens à m’entretenir avec miss Dunbar.

M. Neil Gibson n’était pas rentré de Londres ; mais nous trouvâmes dans la maison le trépidant M. Bates, dont nous avions eu la visite le matin, et qui étala devant nous, avec une sorte