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fortune et la donner à n’importe qui. C’est toi qui veux m’abandonner. Eh bien, pars. Je vois que tu as cessé de m’aimer, et je sais même pourquoi.

Nicolas. — C’est bien, je vais signer. (Il s’approche de la table et signe.) Tu l’as voulu ? Moi, je ne peux pas vivre ainsi.

(Il s’arrête, veut partir. Enfin, il s’enfuit, tenant sa tête entre ses mains.)

Maria, appelant. — Luba ! Alina ! (Elles accourent.) Il a signé et il est parti ! Il a dit qu’il partirait, et il partira. Retenez-le.

Luba. — Il est parti !


Rideau


ACTE III


PREMIER TABLEAU


La chambre de Nicolas Ivanovitch. — C’est une pièce très simplement aménagée : un établi de menuisier.

Nicolas. — Est-ce bien ?

Le Menuisier. — Vous n’avez pas peur de vous faire du mal ? Allez-y un peu plus fort, voyons ! Comme ça.

Nicolas. — Oui ! Je devrais… Mais il faut l’habitude.

Le Menuisier. — Pourquoi diable apprendre le métier de menuisier ? À votre âge ? Votre Seigneurie veut nous faire concurrence. Ah ! nous avons déjà assez de mal à gagner notre existence.

Nicolas. — C’est que… vois-tu, j’ai honte de vivre sans rien faire.