Page:Les Agronomes latins, Caton, Varron, Columelle, Palladius, traduction Nisard, 1877.djvu/27

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et vous aurez de bonnes aires de pressoirs et de bons bassins. Vous choisirez entre le chêne ou le pin pour faire vos jumelles et vos poteaux. Si vous voulez vous dispenser d'employer des poutres aussi longues que le porte la fixation précédente, entez- les par entailles ; et dès lors il suffira d'avoir des poutres de vingt-cinq pieds. La table qui couvrira les tas à pressurer aura quatre pieds de diamètre ; les pièces en seront jointes et assemblées par clefs à la carthaginoise ; elles auront six doigts d'épaisseur, elles seront liées extérieurement par clefs à queue d'aronde de bois d'yeuse, maintenues en place par des chevilles de cornouiller. Elles seront encore affermies dans leur assemblage par trois barres fixées par des clous de fer. Cette table sera d'orme, ou de cornouiller. SI vous avez de l'un et de l'autre bois, entremêlez-les.

Chapitre 19

Ustensiles pour la fabrication du vin : poteaux, et leur disposition. Si ces équipages sont destinés au pressurage du raisin, les jumelles et les poteaux auront deux pieds de hauteur de plus ; on terminera les entr'ouvertures des jumelles à un pied au-dessous du chapeau, par un logement ouvert d'un demi-pied en hauteur comme en largeur, pour recevoir une aiguille particulière. Chaque tête du treuil sera percée de trois trous de part en part, ce qui produira six orifices pour recevoir les barres ; le premier trou sera percé à un demi-pied du tourillon, les autres seront distribués avec égaille sur la longueur de la tête. Le croc sera sur le point milieu de la longueur totale du treuil, et le milieu de l'intervalle qui se trouvera entre les poteaux doit être marqué par ce croc. Pour que l'arbre soit bien établi dans sa juste direction, vous aurez soin, en taillant le pied, de vous jauger fidèlement sur le milieu de la largeur de l'arbre, à l'effet que ce milieu concoure précisément avec le milieu de l'entre- jumelle. Vous laisserez un travers de pouce de jeu entre cette pièce et les jumelles. Les plus longs leviers dont on puisse faire usage ont dix-huit pieds, les seconds seize, les troisièmes quatorze ; ceux dont ou use le plus communément sont de douze, de dix, et de huit pieds seulement.

Chapitre 20

Ajustage du pilier pour le pressoir. Comment il faut ajuster le trapète. Il faut que la petite colonne de fer qui s'élève sur le miliaire soit fixée Invariablement, et bien verticalement : pour cet effet, enfoncez des coins de bois de saule tout autour, dans la boite ou elle est engagée ; gardez-vous d'y couler du plomb, pour l'affermir : si elle vacille, arrachez-la plutôt, et posez-la de nouveau avec des coins de bois de saule, jusqu'à ce que vous soyez parvenu à la rendre stable et bien d'aplomb. Faites les moyeux des meules d'olivier orchite, et assurez-les dans la pierre, à l'aide du plomb que vous coulerez entre la pierre et le bois ; ayez soin d'éviter qu'ils ne ballottent : s'ils viennent à vaciller à l'essieu, remboîtez les boîtes d'une seule pièce épaisses d'un travers de pouce, et faites en sorte que les deux orifices de chacune s'effleurent exactement de chaque côté, et puissent tous deux être fixés par clous, crainte que la boite ne se dérange.

Chapitre 21

Commissure de la cuve avec le pressoir. Donnez dix pieds de longueur à l'essieu : qu'il soit de la grosseur que demandent les moyeux des meules : donnez à la pente qui en formera le milieu, et séparera les meules l'une de l'autre, toute la grosseur que demandera la colonne de fer pour y être reçue : faites dans cette même partie le logement du sommet de la colonne ; garnissez-le intérieurement d'une boite de fer ajustee au