Aller au contenu

Page:Les Amours de garnison, 1831.djvu/8

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 8 —


reçus à bras ouverts ; monsieur, avait cette province en apanage, et vous devez penser que son régiment fut bien accueilli : on croyait honorer le prince, en nous comblant de politesse et d’égards.

La haute société s’empara des officiers ainsi que la bourgeoisie ; les maréchaux-de-logis se poussèrent dans le commerce, et les dragons se partagèrent les ouvrières et les grisettes. Chacun eut à-peu-près son lot.

Les premiers temps se passèrent en politesses, il fallait se connaître ; mais bientôt on abolit l’étiquette et le cérémonial. Les rendez-vous se donnèrent, les liaisons se formèrent, les robes se troussèrent, ainsi que les jupons ; les boutons de culottes sautèrent ; les vits et les cons furent en présence et tout le monde foutit à tirelarigo : chacun trouva chaussure à son pied.

Je ne veux pas dire pour cela que les jolies femmes du Mans n’avaient pas de vertu, de sagesse, et mille autres qualités aimables ; mais leurs maris ne les bai-