Page:Les Aventures de Huck Finn.djvu/133

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de ceux qui m’avaient si cordialement accueilli. Mais parler de la présence de Jim, me poser en abolitionniste, je ne pouvais pas y songer. Il fallait, profitant du désordre causé par la réconciliation, me mettre au plus vite en route. Je me dirigeai donc en droite ligne vers le marais. Jim n’était pas dans son gîte. Je me dépêchai de gagner la crique où le radeau se trouvait amarré la veille. Il n’était plus là. Je me mis à appeler le nègre. Une voix me répondit.

Je courus le long de la berge, je sautai à bord et Jim me serra dans ses bras. Il était enchanté de quitter son marais et déclara que nulle part on ne respire aussi librement qu’à bord d’un radeau. Le fait est qu’on n’y étouffe pas comme dans les maisons et on s’y sentirait plus à l’aise qu’ailleurs sans la crainte d’être coulé par un vapeur.