Page:Les Aventures de Huck Finn.djvu/178

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— J’étais l’ami de votre père, dit-il à Marie-Jeanne, qui s’accrochait à son oncle, et je suis le vôtre, un ami désintéressé qui voudrait vous protéger. C’est pour cela que je vous engage à mettre ces deux individus à la porte. Ils ont obtenu, je ne sais où, quelques renseignements dont ils se servent pour vous jeter de la poudre aux yeux. Écoutez-moi, Marie-Jeanne, et mettez-les à la porte, ou vous regretterez de n’avoir pas suivi mon conseil. Si Lévi Bell était ici, il aurait commencé par demander leurs papiers… En vérité, il faut être bien niais pour…

— Voici ma réponse, répliqua fièrement Marie-Jeanne, qui se dirigea vers la table, saisit le sac aux écus et le remit entre les mains du roi en ajoutant : Prenez ces 6 000 dollars, mon oncle, et placez-les comme vous l’entendrez à mon nom et à celui de ma sœur.

Puis elle embrassa le roi sur une joue, tandis que Susanne et Joana l’embrassaient sur l’autre. Tous les niais applaudirent.

— Fort bien, dit le docteur, je m’en lave les mains ; mais le jour viendra où vous vous sentirez un peu malades en songeant aux paroles de votre vieil ami.

Et il s’éloigna sans prononcer un mot de plus.

— Fort bien, répéta le roi d’un ton patelin ; je vous pardonne vos soupçons injurieux. Si elles tombent malades, je les déciderai à vous envoyer chercher.