Page:Les Aventures de Huck Finn.djvu/201

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d’heure. Lorsque j’arrivai enfin au radeau, Jim accourut vers moi, les bras ouverts.

— Pas maintenant, Jim, pas maintenant. Garde les embrassades pour demain. Nous sommes débarrassés du vieux caméléopard et de son ami ; mais si on me rattrapait, on serait capable de me traiter comme eux. Filons !

Bon gré, mal gré, je dus donner quelques explications au nègre avant de sortir le radeau de la petite anse où nous l’avions caché. Lorsque tout fut prêt pour le départ, j’entendis un bruit qui me coupa la respiration. Je prêtai l’oreille. Oui, c’était bien un bruit de rames. Le prochain éclair me montra le roi et le duc qui avaient aussi emprunté un canot, plus léger que le mien, et qui maniaient leurs avirons comme s’ils n’avaient jamais fait autre chose de leur vie.