Page:Les Aventures de Huck Finn.djvu/223

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toires-là qu’il espérait me tirer d’affaire. Tout à coup, il se pencha vers tante Sally, qui s’était assise à côté de lui, l’embrassa sur les deux joues, se rejeta tranquillement au fond de son fauteuil et se remit à jacasser.

— Où avez-vous appris ces manières-là ? s’écria tante Sally, d’un ton indigné.

— Comment, je vous ai fâchée ? Ah ! si c’est là votre vieille hospitalité du Sud, je m’en vais, répliqua Tom.

— En vérité, je crois que ce gamin est toqué, dit Mme Phelps.

Sid ! s’écria tante Sally. Ah ! mauvais garnement !
Sid ! s’écria tante Sally. Ah ! mauvais garnement !

— Non, je ne suis pas toqué, riposta Tom d’un air froissé. Soyez tranquille, je ne recommencerai pas… du moins jusqu’à ce que vous me l’ayez demandé. Je vous ai embrassée de bon cœur, parce qu’on m’avait dit là-bas : Embrasse-la bien fort, ça lui fera plaisir.

— Quel est le sot qui vous a dit ça ?

— Tout le monde me l’a dit, et il me semble que tout le monde l’aurait cru, répondit Tom. Voyons, ajouta-t-il en s’adressant à M. Phelps, est-ce que vous ne pensiez pas qu’elle serait enchantée de voir Sid ?

— Sid ! s’écria tante Sally. Ah ! mauvais garnement ! est-il permis de se moquer ainsi du monde !