Page:Les Aventures de Huck Finn.djvu/269

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— Hourra ! Jim ! te voilà libre ! m’écriai-je.

— Oui, grâce à vous, Huck, et à massa Tom. Je ne l’oublierai pas, allez.

Il dansait de joie. Tom était encore plus content que nous, parce qu’il avait une balle dans le mollet. Nous dûmes le porter dans le wigwam, où j’allumai une chandelle.

Laisse-moi grimper sur ton dos.
Laisse-moi grimper sur ton dos.

— Quelle chance, hein ? dit-il, tandis que nous détachions le mouchoir qu’il avait roulé autour de sa jambe. Une évasion sans coups de fusil ne vaudrait pas deux cents.

Je n’avais plus envie de chanter victoire et Jim n’était plus disposé à danser. Il courut chercher de l’eau pour laver la blessure et déchira une des chemises du duc pour faire un bandage.

— Donne-moi les chiffons, dit Tom. Ne vous occupez pas de moi ; éclairez la lanterne et démarrez ! Ça ne sera rien. Je n’ai senti que comme un coup de fouet.

— Je connais ces coups de fouet là, massa Tom. Ils ne font pas trop de mal d’abord, quand il n’y a pas d’os cassé et que le trou a beaucoup saigné ; après, c’est autre chose. Il faut un médecin pour dénicher la balle.

— Éclairez la lanterne et démarrez la barque ! Je suis le capitaine.

— Huck, ne l’écoutez pas, dit Jim ; il commence à avoir la fièvre. Si un de nous avait été blessé, massa Tom aurait-il voulu partir tout de même ? Non, pour sûr. Tant pis si on me reprend ; je ne bouge pas d’ici.