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voir s’il y a du poisson sur les lignes pour notre déjeuner ; je te rejoindrai dans une minute.

C’est toi qui as rechargé le fusil ?
C’est toi qui as rechargé le fusil ?

Il ouvrit la porte et j’arrivai bientôt à l’endroit où notre barque était amarrée. L’eau commençait à monter, car je vis beaucoup d’épaves qui s’en allaient à la dérive. Je regrettai de ne pas me trouver à Saint-Pétersbourg. La crue du Mississipi faisait ma joie ; elle entraînait souvent des arbres entiers et des enfilades de bûches détachées d’un radeau. Il n’y avait qu’à les arrêter au passage et à les vendre au propriétaire d’un chantier ou d’une scierie. Je parle du bon temps où personne ne s’occupait de moi, où j’étais libre comme l’air, où Tom et ses camarades enviaient mon sort.

Voilà qu’au moment où je me baissais pour tirer une des lignes, je vois arriver un canot, un joli canot de treize à quatorze pieds de long