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CHAPITRE XIV

Thorillon trouve sa voie.


En principe, Thorillon n’a pas approuvé le mariage de Mlle Marguerite. À son avis (avis qu’il garde d’ailleurs fort discrètement pour lui), elle aurait dû épouser quelqu’un de Châtillon, qui ne l’aurait pas emmenée un beau jour à l’autre bout de la France. Car il avait pris ses renseignements, et savait que M. Nay (un savant d’ailleurs, et un honnête homme) ne pouvait pas demeurer toute sa vie à Châtillon-sur-Louette. À travers les vitres des bureaux, il avait observé madame quand elle se promenait dans le jardin ; et il tenait pour démontré que madame avait du chagrin. Ce n’était pas juste, à son avis, et le chagrin n’était pas fait pour madame.

Plus il réfléchissait là-dessus, plus il lui semblait que M. Nay commettait une mauvaise action, et il avait, pendant quelque temps, nourri contre l’ingénieur autant de haine qu’il en pouvait tenir dans son cœur débonnaire. Mais quand le mariage fut décidé, il fit un