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Page:Les C.ens C - Bièvre - M. de Bievre suivie de Vercingentorixe, 1799.djvu/48

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Parlez, Conutodun ; vous Éporédorixe,

Vous répondrez ensuite à Vercingentorixe.

CONUTODUN.

C'est à mon chef Saint-Jean que ma bouche de four

Ose dévoiler tout de point en point du jour. [20]

Je sais bien viager que le secours approche,

Mais nos remparts détruits, nos forts, nos tours de broche

Nous instruisent assez qu'après mille hasards,

L'ennemi de nos champs s'est rendu maître ès-arts.

D'où peut naître, seigneur, l'espoir qui vous console ? [25]

Nous mangeons des chevaux tous crus sur leur parole,

Des souris gracieux et des rats de Saint-Maur,

Secours vain de Bourgogne aux portes de la mort,

Avant que l'ennemi puisse monter en graine

Sur nos murs ébranlés qui subsistent à peine, [30]

Sur nos forts de la halle et sur nos tours de main.

Il faut le prévenir par quelque effort de rein.

Usons du droit canon que le temps peut permettre;

Confondons cette nuit leur adresse de lettre,

Et ne leur faisons point de quartier de soulier, [35]

Périssons ou vengeons les Gaules d'écuyer.

, ÉPORÉDORIXE

C'est mon avis, seigneur, et mon coeur de laitue...

VERCINGENTORIXE.

Vous, Catuat, parlez.

CATUAT.

Seigneur, ce point de vue

Mérite un examen plus clair de procureur;

Le secours ne vient point et César est vainqueur; [40]

Le meilleur parti... peut-être est de se rendre.

CRITOGNAT, 

Vous, Catuat, ô ciel ! seigneur, daignez m'entendre;

Non, je ne puis souffrir ni ce plan de maison,

Ni le noble dessein à la mine de plomb,

D'attaquer les Romains dans leur poste royale. [45]

Ce dernier me plairait ; mais dans le fond de cale,

Si nous y périssons, c'est en vain frelaté