Page:Les C.ens C - Bièvre - M. de Bievre suivie de Vercingentorixe, 1799.djvu/52

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Tu me seras toujours chère de professeur :

Oui, toujours.



SYLVIE.

Je t'entends, j'admire ta valeur;

Ne soit point de côté dans la froideur stoïque,

Tout parti par le coche ets toujours héroïque, [110]

En épurant l'amour et son flambeau d'argent.

Dans la guerre le sort nous trompe d'éléphant,

Et nous joue avec presse : ainsi que notre flamme

Soit le coeur de ton coeur et l'âme de ton âme;

L'État peut employer d'autres mains de papier, [115]

Et dans le sein des arts de ce siècle grossier,

Nous vivrons tous les deux à l'abri champenoise.

CONVICTOLITAN.

Je ne puis très profond vivre sans toi d'ardoise :

Mais ne dois-pas rendre un compte de Grécourt

De la place de fiacre on m'a nommé la cour ? [120]

Sans ce triste devoir je sécherais tes larmes,

J'épargnerais mes jours, et par cent héros d'armes,

Il serait répété que Convictolitan,

Las d'amour de chercher un trépas éclatant,

Eut la force de corps de préférer la vie [125]

Pour être de raison aussi grand que Sylvie.


Scène V

. Les précécent, Critognat.

,CRITOGNAT

C'est trop livrer vos coeurs à ce combat naval;

L'amour dans ce héros est un vice-amiral,

Lorsqu'il doit de la main défendre sa patrie.

Viens, Convictolitan.

CONVICTOLITAN, 

Vous venez de l'entendre... [130]

Je te suis, Critognat... Dieux !

SYLVIE.

Tu n'oublieras pas

Ta maîtresse à chanter dans l'horreur des combats ?