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Page:Les Cahiers du Militant N° 1 - Les Cellules Communistes d'Usines, Roger Gaillard.pdf/3

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LES CELLULES D’USINES

Avant d’aborder le vif du sujet, fixons un point, simple question de vocabulaire, sans doute, mais qui a son importance. Nos adversaires ont raillé bien souvent l’assonance barbare de quelques mots nouveaux : plus souvent ils ont profité de l’équivoque. On confond, on connaît mal la différence qui sépare noyau, cellule, comité d’usine.

La fraction communiste est constituée par l’ensemble des membres du Parti, adhérant à une autre organisation, qui se réunissent et se concertent sur les problèmes en discussion et l’attitude à tenir à l’intérieur de cette organisation. (Ex. : commissions syndicales, noyaux communistes à l'intérieur des organisations bourgeoises où se trouvent de nombreux prolétaires.)

La cellule communiste d’usine est composée des camarades membres du Parti travaillant dans la même usine ; nous en développerons le rôle dans les pages suivantes.

Le Comité d’Usine est un organisme tout à fait différent ; il est la représentation par voie d’élection, de tous les ouvriers d’une usine ; il y a dans chaque usine des syndiqués, des non syndiqués, des membres d’organisations chrétiennes : le Comité d’usine est nommé par tous les ouvriers, représente leurs intérêts et doit être l’instrument de la lutte directe et incessante contre le patronat. Il prépare la destruction de l’économie capitaliste et l’avènement de l’économie socialiste-communiste.

Aucune confusion n’est possible entre le Comité d’Usine, forme d’organisation de la classe ouvrière tout entière à l’intérieur des usines, et les fractions et cellules communistes, formes d’organisation du Parti.

La cellule ainsi définie et située par rapport aux noyaux et aux comités, nous avons à en examiner la valeur et la nécessité, le rôle et le fonctionnement, la création et le développement.

La question des cellules d’usines ne vient pas tout d’un coup, artificiellement ; ce n’est pas l’idée d’un camarade, c’est un aspect des transformations successives qui nous mène vers la forme véritable du Parti communiste. Dès maintenant le Parti est bien différent de l’ancien, mais il faut remarquer que si nous avons modifié notre programme, conçu clairement le rôle du Parti Communiste, nous ne lui avons pas encore donné des méthodes d’action correspondantes : pour un travail nouveau nous avons utilisé des méthodes anciennes de propagande et d’agitation, des formes insuffisantes d’organisation.

L’Ancien Parti

Si nous recherchons dans l’histoire du vieux Parti, à quelle besogne s’employait tout son effort, à quel but ultime tendait son activité, nous trouvons toujours en dernière analyse la préoccupation parlementaire.

Consultez la collection des comptes rendus de congrès, des journaux, partout apparaît le même esprit : les grandes questions de politique intérieure et extérieure étaient toujours considérées sous l’angle libéral, pacifiste légal, jamais sous l’angle purement prolétarien, marxiste, internationaliste, révolutionnaire. Les résolutions prises à l'issue de ces débats avaient pour la plupart en vue pardessus tout l’attitude du groupe à la Chambre. La lutte proléta-