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Page:Les Cahiers du Militant N° 7 - Les Impérialistes en Chine, G. Voïtinsky.pdf/11

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Le prolétariat mondial et la lutte en Chine

A quel point le prolétariat mondial et l’U. R. S. S. sont-ils intéressés a la lutte qui se déroule actuellement en Chine ? Chacun comprend maintenant l’importance de l’U. R. S. S. en Orient, c’est pourquoi il est inutile de s’étendre sur l’avantage qu’a notre Union à ce que les masses chinoises secouent le joug du capital étranger.

En outre, l’U. R. S. S. est la voisine immédiate de la Chine ; par suite, si ce pays est indépendant, elle n’aura pas à redouter des conspirations impérialistes qui pourraient être dirigées contre elle de ce côté.

Voici maintenant ce qu’on peut dire au sujet des intérêts du prolétariat mondial dans les événements actuels en Chine.

Quels seront pour la classe ouvrière d’Amérique et d’Angleterre les résultats de la victoire du groupe des impérialistes américains en Chine ?

Si les Américains triomphent, ils importeront des quantités énormes de marchandises en Chine, en toute franchise, car les douanes se trouvent entre leurs mains ainsi que les organes de distribution et les transports. L’importation anglaise et surtout américaine de marchandises à bon marché entraînera une ruine rapide de l’artisanerie en Chine, partant un appauvrissement général de la population rurale. Dans un pays comme la Chine, où il y a des centaines de millions d’habitants, ce processus peut prendre des proportions formidables. On verra apparaître ainsi une quantité immense de main-d’œuvre à vil prix, des masses d’affamés qui devront se chercher du travail. Il est évident qu’en dépit de tous les règlements et de tous les obstacles que dresseront les pays impérialistes, cette main-d’œuvre se précipitera sur le marché européen et américain et y fera baisser les salaires.

Il est une autre éventualité. Le capital étranger trouve en Chine une main-d’œuvre et des matières premières à bon marché. Cela frappera également les ouvriers européens et américains. Cela créera une concurrence du travail blanc et jaune sous une forme encore pire que sur le territoire de l’Amérique et de l’Europe. Le renforcement du capital anglais et américain en Chine est une menace directe à la classe ouvrière de l’Europe et de l’Amérique, qui ne doit pas permettre aux impérialistes de vaincre le peuple chinois. Le prolétariat d’Europe et d’Amérique doit enrayer l’intervention et empêcher les impérialistes d’établir leur hégémonie politique et économique sur la Chine.

C’est pourquoi nous nous adressons au prolétariat mondial pour l’inviter a organiser des sociétés sous la devise : Ne touchez pas à la Chine ! Ces sociétés devront mobiliser l’opinion publique des masses ouvrières de tous les pays afin qu’au moment de l’intervention armée en Chine, la classe ouvrière mondiale puisse dire aux impérialistes :

Ne touchez pas à ta Chine !

G. Voïtinsky.



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