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Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/151

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ges pour mieux vendre et debiter ses drogues, et par ce moyen en baille à garder aux uns et aux autres ; toutefois il faut sçavoir qu’en la medecine il y a des mots fort obscurs, et de l’art (comme l’on dit), et si cela n’avoit lieu, il faudroit dire que les apotiquaires et medecins, pour oster la commodité au menu peuple de composer de soy-mesme quelques medecines, usent de mots barbares, combien que les choses et drogues qu’ils signifient soient très communes.

— Je l’ay ouy dire ainsi, dit la femme d’un secretaire, qui ayme fort à ouyr parler de la medecine et pharmacie, car son premier mary estoit empirique et distillateur de la royne, et dit luy avoir ouy dire plus, sçavoir, qu’il y a des herbes dans nos jardins dont nous pourrions bien ayder et servir pour notre santé, si nous en avions la cognoissance, et que le plus souvent l’on s’en sert à la medecine et pharmacie, et les apotiquaires les nomment par mots grecs, latins ou arabes, de façon qu’à cause des noms, le plus souvent ils font croire qu’ils viennent des Indes-Orientales ou Occidentales, etc.

La femme d’un notaire qui estoit là dit : Pour mon regard, j’ai demeuré il y a jà quelque temps chez un apotiquaire ; mais je ne luy ay veu employer que des herbes que l’on racle souvent dans nos jardins, et me souviens qu’un jour, comme j’estois à la boutique, l’on envoya commander une