Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/191

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Sans la prière d’un ancien conseiller de la grand chambre, qui fit la satisfaction tout à l’heure à monsieur Deverderonne, asseurement il n’eust point reçeu une moindre punition que celuy qui parla trop haut devant feu monsieur le président Forget7 ; et s’il luy reste quelque suject de plainte, ce doit estre contre l’huyssier, qui ne voulut point obeïr au commandement qu’il luy fit de le conduire prisonnier.

— Et quoy ! Madamoiselle, dit une conseillère des enquestes, n’est-ce pas une grande honte que les jeunes conseillers ne soient point recognus ? Il semble qu’ils ne soyent pas du corps du Parlement, et que tout se termine à la grand chambre. Ne devroit-on pas punir cet huissier pour sa desobeyssance ? Si messieurs les conseillers des enquestes croyent mon mary, ils en feront leurs plaintes à monsieur le premier president8. Estant


7. Il étoit secrétaire d’état et fort homme de cour. Il fut pour quelque chose dans la fortune de Puget à ses commencements. On peut lire sur lui et sur la reine Marguerite une anecdote assez gaillarde dans le Perroniana, 3e édition p. 145.

8. Messire Nicolas de Verdun étoit alors premier président. Il avoit succédé, en 1616, à Achille du Harlay, et il occupa cette charge jusqu’en 1627. « Il avoit, dit Blanchard, le goût des peintures excellentes et des bons livres » ; mais jusqu’ici nous ne savions pas qu’il eut celui de la galanterie. (Blanchard, Eloges de tous la premiers présidents, 1645, in-8, p. 81.) — On avoit M. de Verdun en grande estime ;