Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/210

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sorte de l’aborder, se servant des astuces de son pays9, et du depuis le sieur de Luynes le print en affection pour des raisons dont sa memoire seroit par trop ternie si l’on en venoit à la justification ; tant y a qu’il a esté par ce moyen bien venu auprès du roy, jusques là que Sa Majesté l’a gratifié d’un brevet de mareschal de France10.

Là-dessus la femme de l’auditeur dict tout haut : Je ne m’estonne plus de ce qu’on parle tant de ce Desplan, puis que sa bonne fortune vient par le moyen du sieur de Luynes.

— Voilà ce qui en est, repliqua la tresorière, et si je vous jure que ce que j’en dis n’est point pour mal que je luy vueille ; au contraire, j’estime ceux qui s’eslèvent de peu, et lesquels d’un neant bastissent une fortune relevée.

— Mais, à propos, dit la conseillère, que deviendra le sieur Courbouzon11 après la reduction


9. C’est dans cette entrevue de Vincennes que le frère de Luynes fit avec menace au prince prisonnier les propositions singulières dont il est ainsi parlé dans la Chronique des favoris : « Cadenet n’a-t-il pas esté si outrecuidé que de menasser M. le Prince qu’il ne sortiroit du bois de Vincennes s’il ne consentoit de luy donner en mariage madame la princesse d’Orange, qui en est morte d’apprehension. » Recueil des pièces les plus curieuses, etc., p. 466.

10. Il y a ici erreur : ce n’est pas Desplan, mais Toiras, et encore plusieurs années après, le 13 déc. 1630, qui fut gratifié d’un brevet de maréchal de France.

11. Ce M. de Courbouzon ou Corbezon est le même sans