pour raison desquelles le roy l’avoit qualifié d’un brevet de mareschal de France : ce que l’on feignit pourtant d’escouter, affin d’obliger aucunement ladite marquise, qui ne peut l’aymer à cause de sa sœur. Mais aussi, elle partie, Mathurine fut conjurée à double carillon de dire au vray si ledit sieur de Bassompierre seroit mareschal de France18 ; et qui fut la plus portée à ceste curiosité, ce fut madamoiselle nostre conseillère, laquelle, outre sa brigue qu’elle faict, par le moyen de ses amis, de faire mettre monsieur Viguier aux mauvaises grâces de monsieur le Prince, elle croit que si la cour change de face, que son mary sera garde des sceaux ; et de la nommer, le respect des dames me le deffend, laissant au public la curiosité de s’en enquester à ceux qui mettent en contrerolle ses actions.
Suivant donc que Mathurine fut interrogée si monsieur de Bassompierre seroit mareschal, il faut croire qu’elle degoisa de luy plusieurs discours, et les causes qui avoient meu le roy de le qualifier de ce grade honorable : premièrement, que ses perfections y avoient fort operé, et puis ses agreables services, notamment ceux qu’il avoit rendus à Sa Majesté au siége de Montauban l’an
18. Il le fut, en effet, peu de temps après, en 1622 ; sa conduite à Montpellier, et surtout dans l’affaire des Sables-d’Olonne (Tallemant, édit. in-12, t. 4, p. 198), l’en avoit réellement rendu digne.