Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/27

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naistre et colloqué en un rang qui me separe du vulgaire, etc., paroît se rapporter plutôt au caractère de l’auteur qu’à sa condition. D’ailleurs, nous ne pensons pas que l’anonyme réviseur de l’édition collective de 1623 soit l’auteur des pièces originales publiées l’année précédente. Nous n’en voulons pour garant que les mutilations maladroites qu’il a fait subir à ces pièces sans aucune nécessité. Il est facile de comprendre pourquoi l’auteur des Caquets a pris tant de précautions afin de rester inconnu. Les hardiesses de ses satires, l’audace avec laquelle il nommoit tous ses personnages, l’eussent sans nul doute exposé à toutes sortes de désagréments. Le titre des quatre premières pièces originales ne porte aucun nom de ville ni d’imprimeur ; dans celles où le nom de Paris est indiqué, imprimeur et libraire ont eu soin de se cacher sous un facétieux pseudonyme, tel que : De l’imprimerie de Lucas Joffu, comédien ordinaire de l’Isle du Palais.

On a pensé que Deslauriers, comédien de l’hôtel de Bourgogne, qui, sous le nom de Bruscambille17, a publié plusieurs ouvrages facétieux, pourroit bien avoir écrit les Caquets de l’Accouchée. Le judicieux auteur de l’Analectabiblion, qui émet cette opinion sous toutes réserves, trouve entre les Fantaisies de Bruscambille et les Caquets une certaine conformité de tour d’esprit et d’historiette18. Il est possible que des historiettes ra-


17. V. Brunet, Manuel du Libraire, t. 1, au mot Bruscambille.

18. Analectabiblion, ou extraits critiques de divers livres rares, oubliés ou peu connus, tirés du cabinet du marquis D. R**. Paris, 1837, in-8, t. 2, p. 170.