Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/280

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

maistresse, remonstra à la dite garde d’accouchée5 qu’il valloit mieux mentir un peu pour contenter le monde que de laisser son esprit enroüillé, et qu’estant de la confrairie de ceux qui vont à pied pour le present, qu’il n’estoit pas mal seant de faire telles sortes d’escritures, puis qu’on ne faisoit plus de consultations.

— Il est vray que c’est une pauvre chose que l’oisiveté6 ; mais aussi quel profit de discourir de plusieurs dames que ne luy sçavent point de gré, et qui sont maintenant ses capitales ennemies, et lesquelles, au besoin, l’ayant rencontré sur pareilles entrefaictes, lui feroient vuider le pot à pisser pour penitence ?

Sur ces entrefaictes arriva la cuisinière, laquelle, pour mettre la garde7 et la fille de chambre d’accord, leur dict : N’est-il pas vray ce qui a esté escrit ces jours passez ? la mère de madame ne se plaignoit-elle pas de tant d’enfans que sa fille a depuis sept ans en çà qu’elle est mariée ? Par sainct Jean ! cela est vray, et si je sçay bien pourquoy elle faisoit tant de plainctes, car la galande, encore qu’elle soit assez incommodée, l’appetit de paroistre ne la peut quitter, et, toute surannée qu’elle puisse estre, elle ne laisse pas de


5. Var. Les mots : à ladite garde d’accouchée sont remplacés dans le Recueil général par : en ma faveur.

6. Var. Le Rec. gén. ajoute : respond la femme de l’advocat.

7. Var. Rec. gén. : la femme de l’advocat.