Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/301

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rant, ne vous desplaise, quand vous mesprisez la petite bourgeoise qui prend le chapperon de velours pour estre suivante de Madamoiselle ; si vous eussiez pris vos lunettes d’Amsterdam4, vous eussiez veu leur advancement : l’une espouse un foytte-cahyer des rentes des aydes, l’autre un procureur de Sainct-André-des-Arts, l’autre un sergent dangereux de la forest de Bondis, dont la race et postérité sera dispencée d’obtenir lettres d’anoblissement, et vous ne le considerez pas.

Il fait bien l’enhazé5 quand il parle d’une pauvre servante qui se plaint de n’espouser pour son argent qu’un cocher ou un palfrenier, qui font d’une malle vigueur une genealogie d’enfans, et ce pauvre esprit n’a pas consideré que les hospitaux des Enfans-Rouges, du S.-Esprit6 et de la


4. Lunettes d’approche, que les Hollandois fabriquoient seuls alors, et qu’on appeloit aussi lunettes de Hollande. Sur cette invention, assez nouvelle alors, surtout pour les Parisiens, puisque la première lunette de cette espèce fut vendue en 1609 sur le Pont-Marchand, V. Journal de l’Estoille, 30 avril 1609, et l’Hermite du Mont-Valérien, p. 1 (Recueil des pièces les plus curieuses sur le connétable de Luynes).

5. Expression qui répond à celle-ci : faire des embarras. Enhazé vient, selon Oudin, du verbe espagnol hacer, faire.

6. À l’hospice des Enfants-Rouges, fondé au Marais par François Ier, aussi bien qu’à l’hôpital du Saint-Esprit, près la Grève, on recevoit et l’on élevoit les enfants de pauvres. Ceux de l’hospice du Saint-Esprit s’appeloient les enfants bleus. À l’hospice de la Trinité, où les enfants portoient aussi