Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/317

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la main, elle est indubitablement percée12. Et en voilà pour votre argent. Adieu, Monsieur. C’est un des vieux tours de Tabarin, qui planta son homme à reverdir. Et ainsi le caqueteur demeura affiné ; neantmoins, il protesta d’appel pour se venger du bouffon et affronteur. Voilà un des pourquoy ; l’autre raison et second pourquoy il en veut aux femmes, c’est, par saincte Barbe ! de cholère que pas une n’a daigné l’escoutter ny faire estat de son Caquet,

Sinon une vieille Picarde
Qui alloit crier la moustarde ;
Encor n’en pouvoit-il jouïr.

Aussi est-ce un haubereau bien vuidé. Jan Voüaire, je suis laide et folle, ce dit-on : je ne voudrois pas luy avoir preste mon cul à baiser. Pleut à sainct Fiacre13 que le sien fust plein d’eau boüillante ! La necessité l’avoit mis si bas qu’il ne se pouvoit gratter, d’où lors il fist profession de porteur de rogatons14, et fut contrainct d’ac-


12. Ceci est assez platement abrégé d’un passage du Moyen de parvenir, 1738, I, 104–5.

13. On sait de quelles maladies il étoit le patron, et quel mal, réclamant les potions postérieures dont parle Regnard dans le Légataire, s’appeloit le mal Saint-Fiacre. (V. Fleury de Bellingen, Etymol. des prov. franç., p. 317.)

14. Expression consacrée par Rabelais et par Henry Estienne pour désigner un mendiant, un quémandeur. « Quant à tant de povres moines, dit celui-ci, qui n’ont ni rente ni