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Page:Les Dames de maison et les filles d’amour.djvu/103

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La dame marchait toujours, je la suivais, elle s’arrêta au coin de la rue de la Perle, près d’un commissionnaire et chercha la bienheureuse épître dans son cabas pour la lui remettre, ne la trouvant pas, elle regarda dans la rue et m’aperçut lisant son poulet. Elle vint à moi, et me demanda si je n’avais pas trouvé ce billet, tout en rougissant beaucoup et même en baissant les yeux. J’en fis l’aveu en lui présentant son épître amoureuse. Ah ! monsieur, vous allez me juger défavorablement. — Non, madame, j’envie seulement le sort de l’heureux mortel auquel il était destiné… — Oh ! monsieur, et elle soupira, je vous remercie, et elle s’éloigna. Je la suivis des yeux d’abord, et marchant sur ses traces, je la vis entrer dans une boutique de mercerie. J’entrai dans un café en face, qui par un hasard heureux se trouvait là. Je demandai une tasse de café, sans perdre de vue la boutique, et comme elle ne sortait pas, je présumai que c’était là sa demeure.

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