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Page:Les Drames intimes.pdf/5

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LIOUDMILA


PAR POLEVOÏ




I


Moscou ! Moscou ! M’y voilà bientôt ! Une seule station me sépare de ma ville natale de ma belle ville aimée. C’est là qu’elle est, ma Pauline. Avec quelle impatience j’ai parcouru ma longue route ! Avec quelle précipitation j’ai traversé cités et bourgades ! E t maintenant je suis près d’el1e, près de Pauline. Oh! Dieu ! comme mon cœur bat ! comme ma tête est agitée !

Je n’ai pu aller plus loin. Je me suis arrêté à Trchernoï- Griasi ; j’ai demandé une chambre, et depuis une grande heure je vais, je viens, je m’assois, je me lève dans une impétuosité fébrile. Je songe à Pauline. Je ne puis songer qu’à elle. Pour une telle pensée l’éternité ne suffit pas.

Quel grossier valet est venu me demander si je ne voulais pas qu’on me servît à boire et à manger ? Est-ce qu’on