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Page:Les Eddas, trad. Puget, 2e édition.djvu/140

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LES POÈMES D’ODIN.

gnie, il fait mieux de se taire ; on ne remarque son ignorance qu’après l’avoir entendu beaucoup parler.

29. Celui qui sait interroger et répondre paraît sage ; fils des hommes, excusez les défauts d’autrui.

30. Celui qui parle toujours dit bien des mots sans suite : si une langue bavarde n’est pas contenue, elle se nuit à elle-même.

31. Que personne, même un étranger, ne soit ton jouet ; il est beaucoup de gens qui, après avoir trouvé du repos et des vêtements secs, te paraîtront des savants.

32. Celui qui a vaincu, en paroles, le convive berné, semble sage : l’homme bavard ignore s’il ne parle point à table avec un ennemi.

33. Il est des hommes qui se chérissent avec tendresse, et se rencontrent seulement sur l’Océan. Si un convive en trouble un autre, il en résultera toujours des querelles.

34. Prends tes repas de bonne heure, si tu n’es pas invité hors de chez toi ; celui qui lésine passe pour avide, et apprend peu de choses.

35. La route qui conduit chez un ami perfide doit te paraître longue, quand même cet ami serait dans ton voisinage. Mais tous les chemins paraissent courts, lorsqu’il s’agit de rejoindre un ami fidèle, quel que soit l’éloignement de sa demeure.

36. Ne demande pas souvent l’hospitalité dans la même ville. Ce qui était agréable devient ennuyeux si