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Page:Les Eddas, trad. Puget, 2e édition.djvu/150

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LES POÈMES D’ODIN.

les gens de la maison étaient endormis ; alors je trouvai un chien de cette bonne fille attaché au lit.

103. Il est peu d’individus assez forts pour qu’on ne fasse point chanceler leurs sens ; mainte bonne fille, quand elle est bien connue, devient perfide envers son amant.

104. Je m’en aperçus après avoir exposé au danger la jeune fille adroite ; elle me railla de toutes les manières, et je ne l’eus pas.

105. Chez lui, l’homme sage doit être gai, hospitalier, mémoratif et causeur, s’il veut passer pour instruit ; il doit parler souvent de ce qui est bien.

106. On appelle Fimbulfambi celui qui a peu de choses à dire ; c’est la manière de l’ignorant. Je suis allé chez le vieux géant, me voici de retour : j’y ai reçu peu de choses en mendiant, mais j’ai fait mon profit d’un grand nombre de paroles dites dans les salles de Suttung.

107. De son trône d’or, Gunnlœd me donna une rasade de son précieux hydromel. Je la récompensai mal ensuite de sa fidélité et de son douloureux amour.

108. Je trouvai un endroit accessible à la tarière y et lui fis ronger le roc : au-dessus et en dessous de moi passaient les routes des géants ; je hasardai ainsi ma vie.

109. La poésie, chèrement acquise, m’a donné bien des jouissances : tout réussit au sage, car