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LE POÈME DE HYMER.

31. « Lorsque je vois la coupe aplatie sur mes genoux, je sais que beaucoup de bonnes choses sont sorties de moi, dit le vieillard ; je ne pourrai plus m’écrier : Bière forte, tu es trop chaude !

32. « Maintenant, il s’agit de voir s’il vous sera possible d’emporter la marmite. » Tyr fit deux tentatives pour la remuer, mais elle resta chaque fois immobile.

33. Le père de Mode[1] saisit le bord de la marmite, et la tira au milieu de la salle ; puis le mari de Sif posa cette marmite sur sa tête ; les anneaux en résonnèrent contre ses talons.

34. Tyr et Thor ne marchèrent pas longtemps sans que le fils d’Odin songeât à regarder derrière lui ; il vit alors sortir des cavernes, à l’est, Hymer et une bande de géants à plusieurs têtes.

35. Il descendit la marmite de ses épaules, lança Mjœllner, et tua toutes les baleines des montagnes[2] qui étaient venues avec Hymer.

36. Le char roulait depuis peu, quand le bouc de Thor se coucha à demi-mort devant lui ; la pauvre bête devint boiteuse durant ce voyage : ce fut un effet de la malice de Loke.

37. Mais on sait (ceux qui parlent des dieux le raconteraient mieux que moi) l’indemnité réclamée par Thor de l’habitant des montagnes : il paya l’amende avec deux enfants.

  1. Thor. (Tr.)
  2. Les géants. (Tr.)