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Page:Les Eddas, trad. Puget, 2e édition.djvu/335

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la mort de sinfjœtle.

que la coupe contenait du poison, et il dit à Sigmund : — « Cette boisson est trouble. » — Sigmund prit la coupe, et but ce qu’elle contenait. On dit que ce roi avait été rendu invulnérable à toute espèce de venin à l’intérieur et à l’extérieur ; ses fils résistaient également au venin, excepté quand il était répandu extérieurement sur leur peau. Borghild apporta une autre coupe devant Sinfjœtle en l’invitant à boire, et tout se passa comme précédemment : elle lui présenta cette coupe une troisième fois, mais en lui adressant des injures. Sinfjœtle parla encore à son père, et Sigmund répondit : « Eh bien, mon fils, que ta barbe te serve de tamis. » Sinfjœtle but et mourut. Sigmund le porta fort loin sur ses bras, et arriva près d’une baie étroite et profonde ; il se trouvait là un petit navire monté par un seul homme. Il proposa à Sigmund de le porter sur l’autre bord ; mais lorsque Sigmund eut déposé le cadavre dans le navire, celui-ci se trouva suffisamment chargé, et son conducteur engagea Sigmund à faire le tour de la baie. Aussitôt cet homme poussa au large et disparut.

Le roi Sigmund avait séjourné longtemps en Danemark, royaume appartenant à Borghild ; mais il s’en alla ensuite au sud dans la Franconie, son royaume à lui. Alors il obtint Hjœrdis, fille d’Eylime ; leur fils fut Sigurd. Le roi Sigmund succomba dans sa guerre contre les fils de Hunding, et Hjœrdis épousa Alf, fils de Hjalprek ; Sigurd passa son enfance avec eux. Sig-