Page:Les Eddas, trad. Puget, 2e édition.djvu/406

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
392
le chagrin de gudrun.

49. Tjodrek est venu ici avec trente guerriers ; pas un de ces hommes n’est en vie. Entoure-moi de mes frères et de mes guerriers ; entoure-moi de mes chefs de famille.

50. Envoie vers Saxe, le roi des méridionaux, il peut consacrer la chaudière bouillante ! — Sept cents hommes entrèrent dans la salle avant que la femme du roi eût mis la main dans la chaudière.

51. « Gunnar ne viendra pas maintenant, je n’appellerai pas Hœgne ; jamais je ne reverrai mes frères chéris. Hœgne vengerait une telle injure avec le glaive : à présent c’est à moi seule qu’il appartient de châtier le crime. »

52. Elle plongea jusqu’au fond de la chaudière sa main blanche et belle, et en retira les pierres précieuses. « Regardez, guerriers, me voilà justifiée ! saintement justifiée ! »

53. Le cœur d’Atle bondit dans son sein lorsqu’il vit la main de Gudrun intacte. « Herkia, approche maintenant de la chaudière, toi qui as causé ce chagrin à Gudrun. »

54. Personne n’éprouva de pitié en voyant brûler les mains de Herkia ; puis on la conduisit dans les marais hideux. C’est ainsi que Gudrun se vengea de ses afflictions.