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Page:Les Eddas, trad. Puget, 2e édition.djvu/411

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les larmes d’oddrun.

dû venir, lorsque nous étendîmes sur nous la même couverture.

24. Nous offrîmes à ces hommes des anneaux d’or pour les engager à ne point nous trahir ; mais ils avaient hâte de tout raconter à Atle, et coururent vers le logis.

25. Cependant ils cachèrent avec soin cette nouvelle à Gudrun, doublement intéressée à la savoir.

26. Les fers d’or des chevaux retentirent quand les fils de Gjuke entrèrent dans la cour. — On fit l’extraction du cœur de Hœgne ; l’autre frère fut jeté dans la fosse aux serpents.

27. J’étais allée recevoir Geirmund et préparer sa boisson. Le roi Gunnar se mit à tirer les cordes de sa harpe, car il pensait bien que j’accourrais à son aide.

28. J’entendis donc, de Hlessœ, les sons aigus de cette harpe.

29. J’ordonnai aux femmes de ma suite de s’apprêter ; je voulais sauver la vie du roi. Nos navires voguèrent dans le golfe jusqu’à ce que nous pûmes voir entièrement le château d’Atle.

30. Alors la misérable mère de ce roi[1] s’avança en rampant (que n’était-elle pourrie !), se mit à ronger jusqu’à ce qu’elle atteignît le cœur de Gunnar, et m’empêcha ainsi de sauver cet homme généreux.

31. J’ai souvent éprouvé de la surprise en pensant

  1. Une vipère. (Tr.)