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Page:Les Eddas, trad. Puget, 2e édition.djvu/428

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le poème grœnlandais sur atle.

38. Ils virent un peu plus loin (je raconte la suite de ce voyage) le domaine de Budle ; les barrières étincelèrent fortement quand Hœgne frappa.

39. Vingi dit alors une parole qu’il aurait pu s’épargner : « Allez loin d’ici, ce terrain n’est pas sûr pour vous ; je vous verrai bientôt brûler, vous serez mis à mort. Je vous ai invités avec politesse à faire ce voyage ; elle cachait la ruse. Si vous le préférez, attendez en ce lieu, tandis que j’irai dresser votre potence. »

40. Hœgne chanta ce qui suit, car il ne pensait pas à fuir et ne redoutait aucune épreuve : « Ne songe point à nous effrayer, tu y réussiras difficilement. Si tu ajoutes un mot, tu t’en trouveras mal pendant longtemps. »

41. Ils attaquèrent ensuite Vingi et le tuèrent ; ils le frappèrent avec la hache tandis qu’il rendait l’esprit.

42. Les gens d’Atle s’assemblèrent et se revêtirent de la cotte de mailles ; ils mirent le mur entre eux et les arrivants ; de part et d’autre, des paroles également empreintes de colère furent échangées. « Depuis longtemps nous avons résolu de vous ôter la vie. »

43. « Votre affaire prend un mauvais aspect, puisque vous avez tenu conseil à son sujet étant désarmés. Et cependant un homme a été tué : il était des vôtres. »

44. Ces paroles enflammèrent la colère des gens d’Atle ; ils tendirent les doigts, saisirent la corde de