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le poème grœnlandais sur atle.

Grimhild nous donnait alors avec abondance de l’or et des colliers. Jamais tu ne pourras m’indemniser du meurtre de mes frères ; il ne m’arrivera plus rien dont je puisse retirer de la joie.

72. La suprématie que les hommes s’arrogent opprime la destinée des femmes ; la main tombe sur les genoux quand le bras se fane ; l’arbre s’affaisse si l’on détache ses racines. Qu’Atle règne seul maintenant !

73. Le roi commit une imprudence en croyant à ces dernières paroles ; leur perfidie était évidente s’il y avait réfléchi. Gudrun était alors opprimée ; elle ne pouvait parler suivant son cœur, et se soulageait en jouant avec deux boucliers.

74. Elle prépara un grand festin pour les funérailles de ses frères ; Atle fit de même pour les hommes qu’il avait perdus.

75. Gudrun et le roi s’étaient entendus à cet effet. Les boissons étaient prêtes et le festin avait été or donné avec la plus grande magnificence. Gudrun, cette femme altière et cruelle, songeait à anéantir la race de Budle ; elle voulait tirer une horrible vengeance de son mari.

76. Elle attira ses fils et les mit sur le bloc ; ces enfants courageux furent effrayés, mais ils ne pleurèrent pas. Ils se jetèrent dans les bras de leur mère, en demandant ce qui allait leur arriver.

77. Point de question ; je songe à vous ôter la vie