Page:Les Eddas, trad. Puget, 2e édition.djvu/449

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
435
le poème antique sur hamdir.

ivres, ne purent entendre le bruit occasionné par les arrivants, qu’au moment où l’on sonna du cor.

20. On se hâta de prévenir Jormunrek que des guerriers couverts de casques avaient été aperçus. « Songez à ce que vous avez à faire, les riches sont venus ; vous avez fait fouler aux pieds des chevaux une femme appartenant à ces hommes puissants. »

21. Jormunrek se mit à rire, passa la main sur sa barbe, demanda sa cotte de mailles (il combattait avec habileté), secoua sa tête brune, regarda les boucliers blancs, et se fit apporter promptement la coupe d’or.

22. « On pourra dire que je suis heureux quand Hamdir et Sorli seront dans les salles ; je les garrotterai avec des cordes d’arc, et ferai suspendre ces enfants de Gjuke à la potence. »

23. Roderglœd, chérie de la renommée, était debout sur l’escalier élevé. « Oui, roi, dit-elle à son fils, il en sera ainsi, puisqu’ils ont osé venir sans chance de succès. Deux hommes seuls peuvent-ils en garrotter dix fois autant dans ce château élevé ? »

24. Il y eut du bruit dans la maison ; les coupes furent jetées ; les héros étaient couchés dans le sang qui sortait de leur poitrine.

25. Alors Hamdir-le-Magnanime chanta : « Jormunrek, tu as souhaité notre arrivée, l’arrivée des deux frères dans ton palais. Maintenant tu vois tes pieds, tes — — — — tu vois tes mains, Jormunrek, jetées dans le feu brûlant. »