Page:Les Entretiens d’Épictète recueillis par Arrien.djvu/443

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prières, tu voudrais avoir la même part que ces gens aux choses pour lesquelles tu n’as pas travaillé, tandis que c’était pour elles qu’ils travaillaient! Et tu t’étonneras, tu te fâcheras, s’ils te plaignent! Mais eux ne se fâchent pas , quand tu les plains. Pourquoi? Parce qu’ils sont convaincus que leur lot est le bon, tandis que tu n’as pas la même conviction pour toi. C’est pour cela que tu ne te contentes pas de ce que tu as, et que tu désires ce qu’ils ont, tandis qu’ils se contentent de ce qu’ils ont, sans désirer ce que tu as.

Si, en effet, tu étais réellement persuadé que c’est toi qui as en partage les vrais biens, et qu’eux se trompent, tu ne t’inquiéterais pas de ce qu’ils disent de toi.


CHAPITRE VII




Comment on s’élève au-dessus de la crainte.

Qu’est-ce qui nous fait redouter un tyran? — Ses gardes, dit-on, et leurs épées; les officiers de sa chambre, et tous ces gens qui repoussent quiconque se présente. — Pourquoi donc alors les enfants, qu’on amène près d’un tyran entouré de ses gardes, ne s’en effraient-ils pas? N’est-ce point