enfant, donna de nouveaux accroiſſemens à ma paſſion. J’appris que cette Fille qui avoit toutes les graces du corps & les charmes de l’eſprit qui la rendoient le prodige de ſon âge, avoit caché ſes appas ſous un voile ; Qu’elle s’éſtoit enſevelie toute vive dans un Cloître, que l’on appelle communement le tombeau des laides & des Cadetes ; qu’un caprice de devotion l’avoit portée dans Montmartre & qu’elle vivoit aux yeux de ſa Communauté dans toute la ſeverité que luy preſcrivoit ſa regle. Cette inſtruction me jetta dans l’impatience de me rendre auprés d’Elle. Je crus qu’une perſonne ſi amie de ſon devoir auroit aſſurement reçû d’enhaut des moyens ſeurs de conſerver ſon innocence dans un âge agité de cent douces émotions, & qu’elle me communiqueroit ſans doute les remedes qu’elle employoit à ſe rendre maitreſſe de ſa paſſion.
J’épiay l’occaſion d’une action publique qu’un vieux Moine devoit faire à la Grille. Je m’offris de luy tenir