ſées qu’à ceux qui étoient obligez de détruire le vice par l’habitude de la vertu qui luy eſt oppoſée ; Que le jeûne ne devoit eſtre preſcrit & embraſſé avec juſtice que par ceux qui commettent les excez qui luy ſont contraires & que n’eſtant pas ordinaire de voir que la repletion du boire & du manger domine dans le Cloître, le Carême en devoit eſtre banni comme un Tyran ou pluſtôt comme le diffamateur de l’innocence. Angelique méditoit ſa réponſe quand ma voix s’étant rencontrée avec la ſienne, apres quelque conteſtation civile, je fis cette objection à Placidie. Mais, ma tres-chere Sœur, le Carême, c’eſt à dire les jeûnes, & les abſtinences, ne ſont elles oppoſées qu’aux excés qui ſe commettent dans le boire & dans le manger ? Et ces inſtrumens de mortification n’enviſagent-ils point la deſtruction de quelqu’autre vice ? A quel autre vice feroit-il la guerre ? repliqua Placidie. A quel autre vice ? reprit-Angelique, à l’orgueil & à la… vous
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