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Page:Les Entretiens de La grille, 1682.djvu/49

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De La Grille.

tre Pet vint au monde, qui ſoulagea ſi fort la Princeſſe, qu’elle ne s’imagina rien autre choſe, ſi non qu’elle étoit délivrée de ſon fruit. Il n’eut pas pluſtôt frappé les oreilles du premier Medecin qui étoit le plus proche de l’alcove, qu’il s’écria pour mettre la Princeſſe en belle humeur. Qu’il eſt gros ! Elle qui croioit qu’il parloit de l’Enfant, cria auſſi d’abord, apportez, apportez, que je le baiſe. Et ſur ce que le Medecin qui ne croioit ce pet qu’un prélude repeta pluſieurs fois, fy, fy, fy, la tendre Mere ajoûta, hé, qu’on le lave donc, qu’on le lave.

Nous devenions de jour en jour plus familiers. Elles donnoient tout leur temps à de belles meditations. Nous nous rendions ſans y manquer tous les jours au Parloir à la même heure, quand une fois nous y fumes ſurpris dans un temps où par je ne ſçay qu’elle inſpiration de nôtre bon deſtin nous ne nous entretenions que de ſpiritualité. Une vieille Mere écoute qui nous épioit ayant entendu