Page:Les Français peints par eux-mêmes - tome I, 1840.djvu/125

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1, A li ;i !K h (. I IMCK. 7",)

l.t’s cirancicrs sniU paves, le nmlpilicr csl icMimivrli’. o racliciiiiit’ «le IIikIi’ icîi)|iI,i(c le l’ciii ;iM, el la Sainl-liohcil Irioniiilic !

Il laiit(|tio je in’ani’ic Un jiislaiil pour hicii lii’i- iiiiin piiiiil de dépail. — lui eel pn<li(iil du récil. une eonrusidii iiit’vilalile s’élalilil eiilic deux grandes varioles de rcspèce des uiéres d’aciriee : — la mère vérilaMe. la nièie pui’ saiii.’, la iiière-iiière, si je puis m’exprinier aiusi, — el la mère dCmiiruiil

Je vais vous dire ee (jue {’csl (]Ue la uière d’cuipruul. — 11 y a sui le paè de l’aris une race de vieilles lemmes, au nez hour^ieduné el au iiienloii eu ;jal(ielie. ipii l(irineul une légion passalilemenl nombreuse. IClles n’onl ni famille ni entourage. On no leur connaît pas d’antécédents ; personne ne se sou ieni do les avoir vues jeunes. Kt je crois, Dieu me |iardonne, qu’un lioaujour elles sont toiulx-es du ciel, loulos cassées et toutes ridées, comme une iiluie de ora|iauds ; ou plutôt je |)eiiclierais ii penser qu’elles sont sorties, par une somhre nuit d’hiver, d’un soupirail de l’enfer, il cheval sur un immense manche h balai. ICIIes poitent toutes un chapeau rose fané, une robe de soie puce mangée aux vers, dessociiues imperméai)les, un parapluie tricolore et des lunettes. On les rencontre, pendant le jour, au l’alais-iîoyal ou sur les iioulevards, réchauffant leurs rhumatismes au soleil. Os mégères aiment assez h vivre dans la société des leines do Ihéàlro. — Lorsqu’une jeune lille nu joli minois, au piod leste, au gentil corsage, a paru avec agrément sur la scène el a sidii à son avantage l’agrément des binocles de l’avant-scèue et des stalles, elle voit arriver chez elle, le lendemain matin, une vieille femme exactement semblable à celles que nous venons de dépoindre. Cotte vieille femme la regarde avec compassion, et lui dit d’une voix caressante ;

— Ma chère enl’anl. vous éles lancée bien jeune sur une mer fertile on naufrages. Vous avez besoin d’un guide ; je suis ce qu’il vous faut .le vous servirai do mère...

Cela dit, elle embrasse, la larme h l’o'il. sa lille improvisée, el va veiller au polaii-fen. — Et comptez sur elle... si la sémillanio actrice n’est point encore coupable, elle ne lardera pas "a le devenii .

Une mère d'emprunt se paie ordinairement IOt> francs par mois, plus les potils. profits, le café le matin, et des égards, l’n air décent et une toilette convenable sont de rigueur.

Au point oi’i Aurélie en est arrivée, et ajirès les sacrilices que se sont laissé tout doucement imposer les scrupules vertueux de la Saint-Iîobert, il n’y a plus aucune différence entre elle el la mère d’emprunt. Mémo moralité, môme genre d’eiislenco. Los nuances ont disparu. Il ne leste plus (|ue la mère d’actrice, .le continue :

Il est dix heures du malin. — La Saint-Koberlse réveille : le madras en têteet le corps enveloppé d’un peignoir fort gras, elle descond à la cuisine, où elle surveille les apprêts du déjeuner. Quand elle a donné la |iàtine’a S(m perroquet, il ses serins, il sonehal, a son vilain pelil eliieii noii-, elle songe h Aurélie : elle s’informe auprès <le la domestique si ninnshiir cxl paili (monsieur ne peut pas la voii- en facei. et s’empresse de porter it sa fille une lasse de elmeolal dans son lil. Ce son ! alors dos