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L’HOKTICILTEUR.
Ik’ux ans après, au mois de mai ou de juin 1830 (c’Olail la dernière l^iis (|ue la ducliesse de BcitI devait voir fleurir ses roses), elle avisa qu’il y avail deux ans qu’elle jouissait du plaisir de posséder seule l’hybride de Rosni , el qu’il élairienips de renouveler ce plaisir en le partageant. Elle iH’nsa que ee serait pour le célèbre jardinier un présent de quelque valeur, et elle ehargea de nouveau madame de Laroehejacquelein de le lui offrir de sa part.
Madanu’ de Laroeluyacquelein trouva i’horlieulleur lisant ; l’ombre de deux hauts églantiers chargés de fleurs magnifiques. 11 reçut l’offre avec les témoignages de reconnaissance que méritait cette honorable et délicate attention. Mais le bien-’ fait arrivait tard : il avait eu soin, dans le peu de ’ temps qu’il avait eu le.s roses dans les mains , deux ans auparavant , découpera la dérobée deu /c«a : de la plus belle variété ; il les avail greffés avec le plus grand succès , et il avait reçu la ntessagère de l.i duchesse A l’ondjre des deux hybrides de Rosni, sujets plus beaux sans contredit qu’aucun de ceux ’ que possédait Madame.
La plupart des gens qui s’occupent de fleurs le font plus par vanité que par amour, plus pour les montrer que pour les voir. Les horticulteurs, j’en excepte bien peu , n’aiment pas les fleurs. Quelques-uns plantent dans les cailloux un dalhia ( l’incomparable, bordé de blanc), pour assurer ses panachures ; d’autres 6tent toutes les feuilles A un camiUa. M. P..., à la rentrée des Bombons, guillotina les impériales de son jardin ; les violettes , mêlées aussi ù la politique,onl été exilées i)ar Louis XVlil , et plus lard anmistiées. M. de Castres , commandant du château des Tuileries , a fait une consigne contre les œillets rouges. Pendant plusieurs années, après la révolution de juillet , les lis ont disparu des jardins royaux. ISous respectons par-dessus tout les passions et les bonheurs , mais la passion des horticulteurs n’est pas réelle.
Alpiiokse Kahk.