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102 LES DUCHESSES.

lenie du Mazuret et autres Pénissières , avec des cocardes blanches cl (luelques fusils drtra(|uOs. Un autre jour , elle envoie tous ses jeunes-France dans la rue des Prouvaires , avec autant de prt’voyance et dhahiletO que de charité. On les assomme, %m les fusille , on les mitraille , on les hache en pièces ; mais quand il en est réchappé quelques-uns , de ces braves garçons , et lorsqu’ils ont été condamnés à mort par ■contumace, ou qu’ils sont enchaînés au fond d’un bagne en réalité, savez-vous ce que fait cette généreuse personne ?— Elle fait parvenir à chacun de ces pauvres bannis et ces honnêtes galériens une bague de cuivre jaune avec une estampe représentant l’Ardiange saint Michel qui tient le pied sur le ventre au coq gaulois , ce qui doit être un fameux dédommagement i)our eux. Il est pourtant l)on d’observer que ces anneaux florentins ont été ciselés par mademoiselle Félicie de F.... , et que chacune de ces bagues de cuivre est un véritable chef-d’œuvre en style de la renaissance.

Nous avons aussi la duchesse-artiste , qui se croit peintre en paysages , et qui ne fait que des tremblements de terre à l’aqua-tinta. Elle est censée bonapartiste, libérale, et même elle se croit obligée d’être un peu philippiste, attendu que son père était chambellan de madame tlisa Bacchiochi. ^bjssiis abyssian iiwucul , avait dit le Roi prophète. Voici la liste et le catalogue raisonné de plusieurs dessins que cette femme à talents a fait soumetire au jury pour l’exposiiion de cette année. On y reconnaîtra le beau style et l’estimable rédaction (jui distinguent toujours les livrets élaborés et débités par la direction du Musée royal.

N^l. — Une vue prise au bois de Boulogne, du côté de la mare d’Auteuil , ainsi qu’on s’en aperçoit aisément A la vigueur des plantes et la beauté du paysage. N"2.— Élude ayant pour objet la nouvelle maison des Singes au Jardin-des-Plantes. Crot/uis à la mine de plomb.

N" 3. — Perspective de la Grande-Rue, à Vaugirard Lmis à l’encre de Chine, au bistre et à la sépia suiiant la nu’lhodc anglaise. ,(i/narclle non terminée. N° 4. — E.squisse de l’obélisque de Louqsor, autrefois Luxor. ( Le fond du monolithe est au crayon rouge , et les hiéroglyphes y sont indiqués à la gouache, avec de l’orpin.)

N° 5. — L’intéressante et innocente famille du général M... , trouvant dans un bosquet un oiseau mort sur un banc. (Les figures .sont de M. Tancrède Mitron.) N" 6. — Une vue du canal dr l’Ourcq, au soleil couchant. (L’édifice ; gauche est la grande et superbe factorerie de M.M. Prestel et Napoléon Godard, fabricants d’oignons glacés |)our colorer les bouillons ; l’usage des petits ménages.) D’après les ébauches et les croquis dont le jury d’exposition nous accorde la jouissance, on devait nécessairement accorder les honneurs du Louvre ; ceux de la duchesse ; mais ils n’ont pas été jilacés dans leur jour, assez favorablement. File en veut terriblement à M. Cayeux , le malheureux honune ! et c’est toujours ; lui que tout le monde s’en prend dans les déconvenues, les mécomptes et les accidents qui suivent naturellement une exposition. Eh ! mon Dieu , je ne dis pas qu’il ait été bien appris, M. Cayeux ; je veux bien accorder (pi’il ait besoin d’aeipiérir ilii savoir cl <le la politesse’ ; mais il ne s’ensuit pas (pie ce soit un fléau du ciel, un ours hvdro^1llolM• , un Gilles de Raiz