Page:Les Français peints par eux-mêmes - tome I, 1840.djvu/156

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104 LES DLCHliSSKS.

Vciis |)ciis(z bien alls^i iiiit la duchesse de (krirudeniliergh, née l’aulin , n’a pas eu le bonheur de conserver son majoiat de einquanle nulle é( us de rente, majorai que S. M. l’empereur des Français avait institué pour son mari dans la Prusse rhénane, et qu’il avait établi sur les domaines du roi de Prusse, à perpétuité, bien entendu. - Comprenez-vous, de la paît du roi de Prusse, un pareil déni de justice, un pareil mépris du droit aristotraticiue et des décrets napoléoniens ? Si l’on en croit le jugement désintéressé de cette illustre veuve, le roi de Prusse est un scélérat cc.mnie on n’en vit jamais ! yuoiqu’elle ait perdu son majorât de Wcstiihalie, elle n’en a pas moins conservé cinci A six millions de fortune ac(|uise en dotations gratuites, et tout le monde a pu reniar(|uer ((u’elle n’en l)riUc pas moins par les illuminations de sa porte cochêre au jour de la Saint-l’iiilippe et autres bouts de l’an du juste-milieu. La duchesse de l’empire est essentiellement amie de tous les ordres de choses qtii ne rappellent rien de l’ancien régime. Elle se décide toujours en politique au moyen d’un calcul infiniment simple : la seule règle de sa conduite est d’api)rouver et d’adopter tout ce qui doit affliger les légitimistes, et tout ce qui peu ! contrarier le faubourg Saint-Germain.

La duchesse du nouveau régime est merveilleusement ignorante, mais en récomiwnse elle a beaucoup de morgue et peu d’esprit. — Lorsque nous disons que les duchesses de l’empire ignorent beaucoup de cIk ses, il est bon d’appuyer celte observation sur un document irrécusable. — Une de ces dames se croyait en droit de reprocher A Napoléon d’avoir comprc.niis ses partisans par son opini.Ureté belliqueuse. « Il a « si bienfait, disait-elle, que nous voib’i complètement ruinés, déchus, abîmés et » connue anéantis par suite de son entêtement et de sa manie guerroyante. Et pour- <( tant nous savons très-bien (|u’il aurait i)U se liicr d’affaire et nous aussi ; car enfin . « tout en perdant sa couronne avec son tiire d’empereur, il aurait obtenu des conditiens superbes , et les Bourbons avaient si grand’peur de lui, qu’il aurait été, s’il H avait VI ulu , CoJiîvÉTABiE iiR M< ;;T>ioiiF, :vcv. »

En regard de ces notabilités singulières, dranges, on a prescpie dit de ces illustralions grotesques , on x)Ourrait opposer la monographie d’une jeune et charmante duchesse, une élégante et brillante personnel qui son beau titre sied A ravir, on en conviendra sans difficulté dans tous les salons de Paris. Cette jeune femme a tout l’éclat d’un joyau gothique avec la gnke et la simplicité d’une fleur des (hamps ; mais vous voudriez peut-être savoir si c’est une duchesse de l’ancienne noblesse ou de la nouvelle aristocratie, et voiU" ! ce que je ne saurais vous dire, attendu que je ne m’en suis pas informé. Vous savez bien qu’en jjrésence de certaines personnes il ne vient jamais aucune idée de celle nature, ou pour bien dire de cet ordre conventionnel. La beauté, l’intelligence et la dignité modeste, l’aménité bienveillante et la douce vertu , priment nalurellement si’.r tout le reste. — Esl-d plus m’anlttgeux d’t :voir lie la naissance, ou d’ être tellement distingué que personne ne songe à demander si vous en aiez ? C’est une question que se faisait La Bruyère, et je ne vois pas (|ue la doctrine humanitaire ait fait dans la soc iélé française un immense progrès depuis l’aïuuV 11)90.

M. giE Coi Kcii viies.