Page:Les Français peints par eux-mêmes - tome I, 1840.djvu/169

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@ >■ sait que de tout temps en France le soleil de la laniiHa él)loui liien des grands yen noirs cl Mens, cl Tait lounior liien des jolies lèles. Quand même Walteau. le peintie des amours miiinards. ne nous aurait pas laissé quelques silhouettes des nymphes d"()péia d’aulielois. liiacieux lutins qui abandonnaient la solitude de leurs eomptoire pour allei’ se mêler aux maiiies de la scène, personne cependant n’ignorerait que, dès 1770. peu de jeunes filles de la classe ouvrière savaient résister au désir, allumé en elles comme une lièvre, de se produire en public, au milieu des pompes d’un chœur et des splendeurs d’un ballet. Loin de s’éteindre avec le temps, ce délire enthousiaste n’a fait que prendre de jour en jour plus de développement. On comprend que cela devait être, à Paris surtout, oii l’art dramatique accapare presque "a lui seul l’empire de la vie sociale, Kn effet, tant de séductions, tant de ressources, tant d’attraits d’un charme tout-puissant ressorteni du théâtre moderne, que rien n’est facile "a concevoir comme cet éveil donné a toutes ces petites et folles ambitions. Ainsi il est un rêve rose et doré (]ui poursuit sans cesse une classe nombreuse de jeunes tilles du monde parisien, ,1e veux parler ici de celles qui naissent dans la soupente du portier aussi bien que de ces groupes d’oisillons jaseurs, jolies recluses des magasins de modes, qui, penchées matin et soir, comme Pénélope, sur un métier de gazes et de rubans, sont pour ainsi dire condamnés "a un travail sans fin, I.orsqu’après les longs labeurs de la semaine elles rentrent le dimanche dans leurs mansardes, en proie aux émotions d’un drame "a grand fracas ou d’un vaudeville lugubre, c’est ce rêve qui les endort ; il voltige, en se joiianl, auinurde leurs pauiiièrcs ; il les enchante et les fascine. Les riches vêtements, le manteau de reine tout étoile d«pail-